Cette semaine est l’occasion de porter un regard sur l’actualité à l’international. Retour sur les affaires de notes de frais qui ont fait la une à l’étranger pendant ces derniers mois.
Des perquisitions lancées à l’aéroport de Liège en février
La police judiciaire fédérale de Liège a récemment lancé une opération de grande ampleur au sein de l’aéroport international de Bierset. Une perquisition liée à l’affaire Nethys, qui a secoué la Belgique en 2016 en révélant un important réseau de fraude organisée au sein des comités de secteur de l’entreprise. Ces révélations avaient alors déclenché une enquête parlementaire de grande ampleur, en débouchant sur la revente des actifs de l’entreprise. Autre problème, ces reventes ont par la suite été effectuées sans consulter la maison mère, entraînant finalement de nouvelles fraudes en interne.
Suite à cette affaire et aux nombreux licenciements qui ont suivi, la nouvelle direction de Nethys a donc décidé de faire le ménage au sein de ses filiales, avec pour objectif de mettre en lumière les nombreux dysfonctionnements et de trouver les coupables.
Au sein de l’aéroport de Liège, les agissements du CEO Luc Partoune ont vite éveillé les suspicions. Licencié l’année dernière, il fait état de nombreuses notes de frais, pour certaines très onéreuses, dont le caractère professionnel n’est pas réellement établi. Achat de véhicule de fonction, frais de déplacement, remboursements en liquide, tant de frais qui selon lui avaient été approuvés par le conseil d’administration. Difficile de justifier de tels écarts avec le recul.
La perquisition menée le mois dernier avait également pour objet d’enquêter sur une convention très onéreuse liant un ex-patron de la société régionale wallonne de transport public à l’aéroport. Encore un exemple concret de la fraude en bande organisée qui avait alors lieu au sein des filiales du groupe Nethys.
Une enquête interne chez Ericsson pour des notes de frais profitant à l’EI
La nouvelle a vite fait plonger le cours de l’action de l’entreprise à la bourse de Stockholm. Une enquête interne menée par le groupe a révélé un certain nombre de pots-de-vin versés à des membres de l’Etat Islamique (EI). L’analyse des notes de frais de l’entreprise en Irak a en effet mis en lumière plusieurs paiements effectués pour des transports routiers au sein de zones contrôlées par l’organisation terroriste. Difficile pour les enquêteurs d’identifier clairement les bénéficiaires, mais ces notes de frais constituent selon les dirigeants une violation grave des règles éthiques et légales du groupe. Un écart et une polémique dont le géant suédois aurait bien pu se passer…
Le président de la Cour des Comptes européenne bientôt sanctionné par le parlement
Depuis quelques mois, Klaus-Heiner Lehne se voit accusé publiquement d’une liste de missions non justifiées, et de nombreux abus sur des notes de frais. Des questions sont également posées autour d’un logement possiblement fictif au Luxembourg. Le parlement se dit désormais prêt à sanctionner le président de la Cour des Comptes, et les eurodéputés pourraient refuser de donner leur quitus à l’institution. En décembre, ce dernier s’était défendu en critiquant des accusations « non fondées », et avait même menacé de poursuivre en justice le journal Libération, à l’origine de l’investigation.