4 ans après sa première édition en 2019, le livre noir des gaspillages repart pour un tour et propose une compilation de 100 dépenses plus absurdes les unes que les autres, toutes financées par les impôts et les cotisations. Certains ministres y sont notamment épinglés pour des histoires de notes de frais.
Un projet qui cherche à dénoncer l’inutilité de certaines dépenses
L’objectif de l’ouvrage est de faire le point sur les plus grandes dépenses inutiles payées par les impôts du contribuable. Rédigé et enrichi par les équipes de Jean-Baptiste Léon et de l’association Contribuables Associés, le livre présente des cas de mauvaise gestion et de dépenses injustifiées, entre incompétence notoire et mauvaise foi à peine camouflée.
Au menu de cette édition 2022, un nouveau centre nautique évalué à 47 millions d’euros à Châteauroux, des infrastructures sportives aux ambitions et aux capacités d’accueil déraisonnées, des projets stoppés net en cours de route à cause d’une mauvaise évaluation du terrain, des toilettes solaires installées à l’ombre à Paris ou encore des notes de frais qui posent quelques interrogations.
On peut notamment citer l’ancien directeur de l’Opéra de Lyon qui cumulait presque 300 000€ de notes de frais à l’année, en profitant des meilleurs hôtels étoilés aux frais du contribuable. Les auteurs ont encore trouvé des choses à dire et à redire sur les dépenses du gouvernement et des collectivités territoriales.
Une première édition parue en 2019
En 2019, les ronds-points étaient dans le viseur du premier ouvrage, très critique vis-à-vis de certaines statues et ornements coûteux ajoutés pour de simples raisons esthétiques. Le livre s’attaquait également à des entreprises publiques, en remettant notamment en question les avantages garantis par la SNCF à ses anciens employés et à leurs familles au détriment des autres voyageurs.
L’ouvrage s’inscrit dans une volonté d’information et de remise en question des nombreuses lourdeurs du système de dépenses publiques français. L’association qui mène le projet cherche également à mobiliser les contribuables au niveau local afin de favoriser les mobilisations contre les décisions discutables en matière de dépense, et d’inciter à la transparence lors de la prise de décision.
Le ministère des Outre-Mer cette fois-ci épinglé pour une histoire de notes de frais
L’affaire de notes de frais qui fait du bruit dans cette nouvelle édition, c’est celle du cabinet du ministère des Outre-Mer de l’actuelle ministre Annick Girardin. La petite équipe d’une quinzaine de personnes se faisait rembourser des frais de bouche d’une valeur de près de 16000€ par mois entre 2017 et 2020, bien loin des habitudes alimentaires du français moyen.
La Cour des comptes avait déjà alerté le ministère sur ses dépenses en septembre dernier, en relevant par la même occasion de multiples versements sous la forme d’indemnités de sujétion particulière (ISP). Une prime au caractère professionnel au montant global atteignant les 500 000 pour une seule année. L’occasion de remettre en question la clarté des critères de rémunération au sein du cabinet.