Des congés d’un nouveau genre voient le jour au sein des entreprises. Loin des traditionnelles 5 semaines réglementaires, certaines startups innovent pour fidéliser leurs effectifs et attirer de nouveaux talents.
Orange propose désormais un congé de respiration à ses salariés
La nouvelle est toute récente. En février, l’entreprise Orange a signé un accord d’un nouveau genre avec ses employés. Les plus anciens d’entre eux (il faut pouvoir compter au moins 10 ans d’expérience), ont désormais la possibilité de faire une demande de congé de respiration. Une démarche qui n’est pas sans rappeler le traditionnel congé sabbatique, mais qui comporte cependant certaines différences.
En continuant à recevoir une rémunération mensuelle partielle, ces employés peuvent bénéficier d’une période de pause qui peut s’allonger jusqu’à un an. Cette période doit cependant être mise à contribution pour s’investir dans d’autres projets professionnels. Il ne s’agit donc pas d’une réelle pause à proprement parler, et Orange souhaite simplement permettre à ses employés de souffler et de prendre un peu de distance avec la routine de leur carrière. Une mesure jugée essentielle par les dirigeants, dans un groupe ou les carrières peuvent parfois s’allonger au-delà de 30 ans.
Ce congé de respiration est accordé sur dossier, et l’entreprise se fixe un objectif de 250 départs accordés d’ici la fin de l’année. Le rythme devrait se stabiliser autour de 1000 départs par an au sein du groupe. Une initiative qui vise renforcer l’attractivité de la marque en prenant en considération le bien-être des salariés.
Indeed teste les congés illimités depuis plusieurs années
Il faut dire que l’offre est alléchante. Emboitant le pas à plusieurs autres entreprises américaines, Indeed se retrouve aujourd’hui au centre de l’attention grâce à son apparente réussite dans la mise en place de congés illimités. Tous les employés y ont techniquement droit, et l’entreprise voit cela comme un moyen de responsabiliser les salariés et de leur offrir une plus grande autonomie. Mais attention, la prise de congés ne s’effectue jamais réellement sans contrainte, et la charge de travail des équipes vient souvent se mettre en travers des vacances improvisées. Les observateurs restent souvent prudents face à cette nouvelle pratique et à ses dérives.
Certaines startups qui s’étaient lancées dans l’aventure ont finalement effectué un rétropédalage en règle. Cette pratique a ses limites, notamment en termes d’organisation. Chose plus surprenante, les congés illimités peuvent aussi apporter leurs risques de troubles psychosociaux. Le sentiment de responsabilisation offert à l’employé s’accompagne souvent d’un sentiment de culpabilité à l’idée de partir trop souvent en vacances. Couplée à des objectifs fixés inatteignables, cette pratique peut même avoir l’effet inverse sur certains employés, qui, pressés par le temps, finissent par ne plus oser prendre des vacances.
Artur’In veut mettre en place un congé sabbatique payé de deux mois
Coup de communication ou réelle mesure bienveillante envers les salariés ? La startup français Artur’In a récemment décidé d’offrir un congé sabbatique rémunéré à ses employés. Les salariés en CDI comptant plus de 3ans d’ancienneté pourront demander à leur employeur de déclencher une période de repos longue durée. Ce congé sabbatique rémunéré viendra s’ajouter aux six semaines de congés déjà accordées par le groupe. Une stratégie de fidélisation qui permet de renforcer l’attractivité de l’entreprise, qui souhaite ainsi attirer et surtout garder ses talents sur le long terme. Ici aussi, le dispositif a ses limites, et les départs s’organisent à l’avance dans le calendrier afin de ne pas trop perturber le fonctionnement de l’entreprise.