Les compagnies aériennes doivent composer avec des moyens limités cet été. Face à une forte demande couplée à des tensions croissantes dans les aéroports, beaucoup de vols sont annulés, laissant parfois les voyageurs sans solution de remplacement.
L’Europe contraint les compagnies aériennes à rembourser les vols en cas d’annulation, mais qu’en est-il des conséquences et des dépenses provoquées par ces annulations ? On fait le point.
Une situation tendue dans les aéroports en Europe
La saison estivale est souvent le théâtre de tensions dans les aéroports. Cette année, les compagnies aériennes semblent être complètement dépassées par les évènements. La forte reprise du trafic aérien suite à la fin des restrictions liées à la crise sanitaire a mis en lumière le manque de moyens du secteur. Les aéroports et les compagnies peinent à recruter du personnel, les grèves se déclenchent à l’initiative des syndicats, et le retour en force du Covid n’arrange pas les choses.
Résultat, beaucoup d’annulations sont attendues cet été. La compagnie KLM a aujourd’hui annoncé devoir supprimer jusqu’à 20 vols européens par jour, alors que son hub principal, l’aéroport de Schiphol, ne parvient pas à tenir le rythme face aux grèves et aux arrêts maladies. Même son de cloche chez British Airways, avec plus de 10000 vols supprimés d’ici octobre, ou encore chez Lufthansa, qui a déjà annoncé plus de 3000 annulations.
Des protections légales en cas d’annulation de vol
La réglementation européenne précise que les compagnies sont tenues de rembourser les vols en cas d’annulation. Le consommateur doit impérativement obtenir un remboursement ou une solution alternative pour son voyage. Cette réglementation s’applique strictement sur tous les vols au départ de l’Europe, et sur les vols à destination de l’Europe pris en charge par des compagnies européennes.
A noter que les compagnies aériennes sont également tenues de verser des indemnités complémentaires sous certaines conditions. Si l’annulation est annoncée moins de 2 semaines avant le vol et qu’aucune solution alternative n’est proposée pour arriver à destination moins de 4h après l’horaire prévue, un minimum de 250€ doit être versé en compensation au voyageur. Ce montant passe même à 400€ pour les vols de plus de 1500km, et à 600€ pour les vols de plus de 3500km.
Il est aussi possible de se faire rembourser des dépenses annexes dans certains cas
Les retards et les annulations provoquent souvent des dépenses supplémentaires pour les voyageurs. Réservation d’hôtel en catastrophe, frais de restauration, location de voiture… ces dépenses devraient en toute logique revenir à la charge des compagnies aériennes.
En principe, il est possible de se faire rembourser jusqu’à 4500€ de notes de frais. Problème, le remboursement des dépenses engagées représente une zone grise, et les compagnies aériennes ne sont pas toujours volontaires quand il s’agit de les prendre en charge. Pour le voyageur, toute la difficulté est de prouver que ces dépenses sont bien directement liées au retard ou à l’annulation de son vol. La compagnie aérienne est uniquement responsable des dommages « prévisibles » provoqués par une annulation. Un positionnement qui laisse envisager des négociations complexes…