Mis à jour le 24/07/2024
Sommaire
Les signes permettant de détecter un mal-être collaborateur
En télétravail, les managers ne sont pas en contact « direct » avec les salariés. Il peut donc être difficile de se rendre compte du mal-être d’un collaborateur.
Sans côtoyer directement les employés, il existe tout de même des indices permettant de détecter une baisse de moral.
La première preuve d’un malaise réside dans le désintérêt du salarié pour ses missions. Celui-ci prend du retard dans ses dossiers. Il ne répond pas à ses mails dans la journée, par exemple. Il peut aussi arriver en retard dans les visioconférences avec ses collègues, les partenaires ou les clients.
Le mutisme du salarié est aussi un indice. S’il ne prend pas la parole dans les échanges entre les membres de l’équipe ou s’il ne vous envoie pas d’emails pour vous tenir au courant, réagissez.
À l’inverse, des réactions disproportionnées peuvent aussi vous alerter. Ce peut être de l’irritabilité, de l’hyperémotivité ou une apathie.
Tout comportement inhabituel peut être évocateur d’un mal-être s’il s’installe dans la durée. La position du manager est complexe. Il doit être vigilant sans faire de conclusions hâtives.
Conservez des échanges réguliers entre manager et salarié en télétravail
Pour déceler les signes d’un mal-être, la meilleure méthode est de conserver un contact régulier avec le salarié en télétravail.
Une communication transparente permet au collaborateur de parler ouvertement de ses difficultés. Le manager peut alors prendre les mesures nécessaires pour l’épauler.
C’est au manager d’instaurer des routines avec les membres de son équipe pour faciliter les échanges. Voici quelques exemples d’actions à prendre :
- Créer un fil de messagerie instantanée pour saluer tous les membres de l’équipe chaque matin.
- Organiser une réunion en visioconférence chaque semaine pour faire le point sur les missions du collaborateur en télétravail.
- Créer des évènements d’équipe à distance, comme un after-work ou un petit déjeuner en visioconférence. Les échanges plus informels ont toute leur importance pour la qualité de vie au travail, même à distance.
L’employeur peut aussi proposer des activités liées au bien-être des télétravailleurs. Des cours collectifs de sport ou des exercices de relaxation peuvent apaiser les collaborateurs éprouvant des difficultés.
Tout en étant présent pour ses N-1, le manager ne doit pas tomber dans le micro-management. Le manque d’autonomie ou l’obligation trop présente de rendre des comptes sont des facteurs de désengagement.
Encadrer la pratique du télétravail
Afin de limiter les risques de mal-être, il est essentiel d’encadrer la pratique du télétravail au sein de l’entreprise. La charte de télétravail est l’outil le plus efficace pour fixer des règles claires sur la pratique.
Dans ce document interne à l’entreprise, il est possible de poser :
- Les modalités de passage au télétravail et de retour en présentiel.
- Les règles de contrôle des temps de travail.
- Les horaires de travail et de contact.
- Les conditions d’indemnisation des frais liés au télétravail.
- Les règles d’équipement ou d’ergonomie.
- Les règles relatives aux échanges.
- Le droit à la déconnexion
Bon à savoir : La charte du télétravail et la consultation du CSE
Le CSE (Comité social et économique) doit donner son avis avant la publication officielle de la charte de télétravail. Le document n’est pas obligatoire, il est aussi possible de passer par un accord d’entreprise négocié avec les représentants du personnel.
Les risques du télétravail sur la santé mentale des télétravailleurs
Le télétravail peut être source de risque pour le bien-être moral des salariés.
Il ne faut pas négliger l’isolement entraîné par le travail à distance. Les échanges avec les collègues à la machine à café ou entre deux réunions sont des aspects importants de la vie de l’entreprise. Derrière un écran, hors des murs de la société, le salarié peut se sentir seul. Cette situation, si elle n’est pas traitée rapidement, conduit parfois à de l’anxiété ou à un désengagement.
En télétravail, le salarié peut être tenté d’ouvrir son ordinateur hors des horaires définis. Il ouvre ses emails pendant son petit déjeuner, il répond à des sollicitations sur son canapé le soir. La charge de travail devient trop lourde, le collaborateur se sent submergé et sa QVT (Qualité de vie au travail) diminue.
L’absence de séparation entre la vie personnelle et la vie professionnelle crée du stress supplémentaire. Le salarié ne déconnecte jamais de ses dossiers pendant ses temps de repos. L’employeur doit fixer des règles claires pour éviter le surmenage.
Les trois points clés à retenir
- Les retards réguliers, le mutisme ou l’irritabilité d’un collaborateur en télétravail peuvent constituer des indices de son mal-être.
- Pour limiter les risques pour la santé mentale des salariés, l’employeur peut instaurer des échanges réguliers avec les employés à distance et utiliser une charte de télétravail.
- Le télétravail comporte des risques pour l’équilibre vie personnelle et professionnelle.